Un pied dans une pantoufle, l’autre toujours dans une WestoN

Publié le par Louis de Fouchier



Ok. Ca fait un bail que je n'ai pas posté un article digne de ce nom. Il y a eu un cri du cœur vendredi soir dernier mais ça ne compte pas. Je dois l'avouer: j'ai eu une panne d'inspiration. Comme l'écrivain devant sa page blanche, je restais impuissant devant mon clavier. Il s'en est passé pourtant des choses en 3 semaines mais rien ne venait. Des tentatives mais toutes avortées.

Dans les cas de panne, le premier réflexe c'est de piocher dans ses souvenirs. L'amant va fouiller dans ses souvenirs, le blogger dans ses vieux papiers. La première semaine de novembre, Clément a percuté une voiture avec son scooter et s'est misérablement écrasé sur le bitume parisien après un vol plané qui selon ses termes "approchait les 10 mètres". Une grosse frayeur et rien de cassé. Plutôt que de relater les faits et de m'épancher sur la fragilité de la vie, je suis parti exhumé dans ma boite hotmail un vieux mail qui traitait du 'sujet': Mon radius et moi. Qqn s'en souvient? 
Un mail tragico-comique que j'avais écris après avoir été renversé par une voiture  en Nouvelle-Zélande. Une grosse frayeur et un radius de cassé.
Après avoir bien fouillé ma boite, je réalisais que Mon radius et moi n'existait plus que dans mes souvenirs : je l'avais effacé lors d'une opération « nettoyage de boite mail ».
Le post n' a pas survécu à cette découverte macabre.
Première tentative au rabais, premier renoncement.

Je vis en couple avec mes collègues. C'est un ménage à trois. Je me réveille et prends le petit déjeuner avec eux, je travaille avec eux, je déjeune avec eux, je fais tout avec eux et c'est dur. Contrairement à mes dernières expériences de couple, dans ce cas précis:
+ j'ai plus d'une partenaire
+ je ne les ai pas choisi
+ je ne passe pas la nuit avec eux
+ l'une des partenaires à des muscles, une voix grave et un titre:  boss.

Voilà le problème. Comment vivre en couple avec son boss quand celui-ci a tendance à faire valoir la hiérarchie au profit du 'partnership'? En tant que réceptacle de sa mauvaise humeur et de son inclinaison à me parler comme à notre chauffeur (pardon pour lui), je supportais de plus en plus mal ma vie de couple au quotidien et je déprimais sévère . Plusieurs articles sur le thème ‘le couple franco-norvégien en panne’ ou ‘un français au bord de la crise de nerf’ étaient sur le point d'être publiés quand l'occasion d'une bonne discussion s'est présentée. J'ai déballé mon sac, craché mon venin, appelez ça comme vous voulez et l'affaire était réglée. Je me sentais si soulagé et léger que j'envisageais d'écrire un article intitulait Parler soulage.
C’est là que Francis mon analyste virtuel s’est littéralement écroulé de rire : «  et petit tu te prends pour le psy du loft ou quoi ? »

- Euh non.. j’essaie juste de tirer des leçons de mes expériences ?

- Ah je vois, maintenant c’est le concept Jésus Christ ! Tu crois qu’on t’a attendu pour parler et s’expliquer ? Ya pas besoin d’avoir fait bac +5 pour savoir que ça soulage. Quand le supporter de l’OM gueule : Paris va te faire en...!! et bah il se soulage !!

- Mais ça intéresse des gens, j’ai bientôt 500 visiteurs uniques sur mon site. Je vais bientôt pouvoir y mettre de la publicité !

- Pour de la crème fraîche ? J’ai effectivement remarqué un concombre masqué qui sévissait et ta bande de groupies acquises à ta cause: ta mère, tes tantes, titimor, etc…5 personnes qui sont connectées 100 fois !

Enfoiré de psy. A force de lui parler de moi il commence à en savoir trop. N’empêche il touchait  là où ça fait mal. Je traversais une crise existentielle : quelle est ma raison d’être sur le net ?
Las, je délaissais mes babouches pour mes pantoufles et laissais le blog en jachère.
 

Du complexe de la pantoufle

Plutôt que de vous expliquer le concept de la pantoufle avec mes propres mots, je préfère citer des références en espérant que la diversité des approches vous donnera une idée plus précise de la charentaise :

La pantoufle c’est l’espadrille du parisien
   Francis le psy

Le complexe trouve son origine dans la confortable chaleur de la paresse puis suit les rondeurs molasses d’une volonté emmitouflée et repue. Contrairement à la babouche qui témoigne d’un caractère dégourdi, volontariste et affûté, la pantoufle sied aux paresseux, aux fatigués.
   A. Nonyme

Il y a le complexe du homard et celui de la pantoufle. Lorsque le homard mue il change de carapace mais se retrouve à nue et vulnérable. La pantoufle, elle, est confortable car elle conforte le pied et surtout absorbe tout choc extérieur.
Du fait de son refus de changement, la société française est en pleine crise du homard avec une légère inclinaison à la pantouflerie. 
  Françoise Dolto la célèbre psy et mère de Carlos

La charentaise est la négation du sur-homme 
    Nietzsche

Vous l’aurez compris c’est avec des pantoufles aux pieds que l’on rentre dans l’âge du renoncement. Lorsque l’on finit par tout accepter par dépit, fatigue ou nécessité. Lorsque le confort prend le pas sur la curiosité. Lorsque la vie active vampirise toute la l’énergie vitale. Je dois bien l’avouer : j’ai quelque peu pantoufler ces derniers temps. Qui m’en voudra ? Après des journées de 15 heures devant mon ordinateur il est difficile de prendre du recul, étriqué entre son ordinateur et son lit.

Pourtant je les ai baladé mes charentaises. Je les ai traînées  jusque dans le Péloponnèse pour un week-end déjanté avec Cyrano, JP Coffe, Miss Monde, Titimor, Enzio l’allemand, etc… Deux jours de paysages sublimes, de situations cocasses. Deux jours à essayer de prononcer correctement le nom de la serveuse (Matula ??) de notre petit hôtel perdu au milieu d’un village de 35 habitants. Deux jours rythmés au son du vent (si, si ça fait du bruit !) et du bouzouki, l’instrument typique grecque qui ressemble à une guitare mais fait vibrer la fierté hellénique. Bref plein d’histoires à raconter. J’avais les titres accrocheurs « la mondialisation le samedi soir au bouzouki ».
Seulement les pantoufles au pied c’est comme des gants de boxe au mains : pas vraiment  envie de se pencher sur son clavier.

A mesure que l’on avance dans l’hiver, je m’enfonce dans mes charentaises.

********************Pantoufle remporte le premier round************************

To be continued...


PS: Non Natha, je ne passe pas mes week-end avec la vrai Miss France. Pour ceux qui ne suivent pas ou qui n'ont pas lu les articles précédant, je vais créer un album photo QUI & QUI.
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